Articles avec le tag ‘Islande’
Le régal de Skyrgámur
En Islande, les burgers sont incontournables et c'est bien malheureux car ce n'est ni typique, ni même sain. Heureusement pour contrebalancer, il y a le skyr. Cette grande spécialité de l'Islande est un produit laitier à base de lait de vache caillé, plus proche du fromage blanc que du yaourt. Il a la particularité d'être très peu gras, dans les 0,5% de matière grasse, et d'être riche en protéine (10-15%) ce qui en fait le petit déjeuner ou le dessert sain idéal. Traditionnellement il est aussi pauvre en sucre (dans les 3%) mais de nos jours, les versions industrielles proposées sont souvent aux fruits et de fait plus sucrées (10-15%) pour être plus attractives.
Le lundi c’est macareux
La nature peut être cruelle parfois. D'un côté, on trouve le cygne, animal magnifique d'une blancheur immaculée, majestueux en vol et qui se pose comme une goutte de rosée sur une fleur délicate, de l'autre, le macareux, pataud volatile marin aux trop petites ailes, volant laborieusement, planant comme un brique et dont les atterrissages ne sont pas sans rappeler ceux de Flagada Jones. Comme si ses défauts conceptuels ne suffisaient pas, son allure clownesque et sa démarche malhabile en font la risée de ses petits camarades sternes et guillemots et son espèce survit difficilement, les oisillons ayant du mal à différencier un lampadaire de la mer. La nature s'acharne vraiment, à croire qu'il a vexé quelqu'un de très haut placé à la création ou alors il s'agit d'une œuvre du petit Toto, 5 ans, fils du patron.
Il n'a pas grand chose pour lui, certes, mais il est le symbole de l'Islande et fait le régal de ses habitants, encore que c'est plus intéressant pour nous que pour lui (1).
Velkomin til Íslands – Partie 2
Deuxième et dernière partie de ce petit survol de la gastronomie et des habitudes alimentaires de l'Islande ; après le poisson, la viande et le sucré, voici la mousse, les boissons et la junkfood.
Velkomin til Íslands – Partie 1
Bye bye l'Islande, ses volcans, ses zones désertiques, ses chutes d'eau et son calme. Bonjour Paris, le bruit, le monde et le boulot. Me voici de retour avec beaucoup de matière, de quoi faire pas mal d'articles. Pour vous faire patienter voici quelques images abordant certains aspects de la gastronomie islandaise.
Des origines vikings, une île isolée perdue en Atlantique Nord, une nature hostile et un climat vigoureux, toutes les conditions sont réunies pour que les islandais aient des traditions, des goûts et des produits bien à eux. Un petit livre résume en cinquante points ce qu'il faut absolument goûter : phoque, requin faisandé, tête de mouton et même bananes poussées par géothermie.
La mort noire
En allant en Islande, je m'attendais à ce que les habitants, en bon descendants de vikings, ne tournent pas qu'au lait de chèvre et apprécient des boissons plus vigoureuses qui réchauffent le corps et l'esprit. Mais une fois sur place, j'ai pu constater que leurs rapports avec les spiritueux était bien différent.
Minke Donald
Le 15 août approche et avec lui les plages sont envahies et à l'inverse les villes désertées. Nous en profiterons donc cher lecteur au singulier pour parler d'un met controversé : la baleine. D’ailleurs vu qu'on est entre nous, j'en profite pour me mettre à l'aise et écrire cet article entièrement nu, j'espère que tu ne m'en tiendras pas rigueur. L’Islande est un des rares pays à avoir ré-autorisé la chasse à la baleine, plus pour des raisons économiques que culturelles. De quoi crier au scandale.
Mais objectivement, certaines personnes sont contre sans savoir vraiment pourquoi. Il faut dire que les baleines ont un capital affectif plus important que celui des blattes, et canalisent la sympathie des foules. Si je peux me faire l'avocat du diable (pas dans le sens que tu crois petit pervers...), l'interdiction de la chasse à la baleine a été décrétée à l'origine pour une période limitée afin d'étudier les cétacés. Le but était de recenser les populations, analyser l'influence de l'Homme sur leur développement et déterminer les espèces à risques. Après la fin du moratoire, l'interdiction ne fut pas levée pour les espèces non menacées, principalement sous la pression des États-Unis. Pour en revenir à l’Islande, elle rechasse depuis 2006 la baleine de Minke (ou petit rorqual), espèce non menacée d'après la liste rouge de Union internationale pour la conservation de la nature (catégorie LC, comme l'Humain, et donc bien moins menacée que le cabillaud de l'Atlantique que tout un chacun consomme) et uniquement dans ses propres eaux. De plus la chasse est très limitée du fait d'une faible demande et que les excursions de "Whale watching" organisées pour les touristes sont une manne économique importante.
Harðfiskur – Ýsubitar
Quand devant nos collègues ou amis nous utilisons les termes poisson, Islande et dégustation dans la même phrase, le silence se fait, les sourires se figent dans d'horribles rictus, pendant que le ciel s'assombrit à mesure que le glacial piterak se lève. Le requin faisandé en a traumatisé plus d'un et une simple association de mots fait craindre le pire. Un snack de poisson rapporté d'Islande, un nom aussi nordique qu'imprononçable : Harðfiskur, voilà qui semblait prometteur. L'absence du côté faisandé nous laissait ocependant envisager moins d'odeurs et d'horreurs, donc potentiellement moins de fun. Heureusement qu'une séance de dégustation calée à 10H du matin, quand les estomacs sont plus enclins aux croissants et pâtisseries, permet de contrebalancer un peu.
Mee !
L'Islande, le pays aux magnifiques paysages, aux journées quasi permanentes en été et aux pulls en laine très kitsch, possède une gastronomie traditionnelle aussi intéressante qu'imprononçable, dont beaucoup de produits à base de mouton, logique pour une île qui en possède deux fois plus que d'êtres humains :
- Skyr, une sorte de yaourt/fromage blanc.
- Hákarl, le très odorant requin faisandé qui a déjà croisé notre route et notre nez.
- Blóðmör : une sorte de boudin noir au sang de mouton,
- Súrsaðir hrútspungar, des testicules de mouton cuits dans leur jus et macérés dans le lait aigre.
- Selshreifar, des nageoires de phoque.
- Lundi, du macareux.
- Lifrarpylsa, la saucisse de foie de mouton.
- ...
- et le meilleur pour la fin : Svið, une simple demi tête de mouton bouillie (sans cervelle), un plat qui me faisait de l'œil avant même d'avoir mis les pieds en Islande.
De quoi se requin-quer
Les excès des fêtes de fin d'année vous ont ruiné la santé. Non, ne niez pas, votre œil vitreux et votre teint cireux vous trahissent. Pas de discussions, on vous prend en main : cure de poisson pour tout le monde. Diététique, plein de bons oméga 3, c'est l'aliment idéal pour vous requinquer et éliminer les toxines. Pendant les semaines à venir, on vous parlera donc de poisson, ce qui, compte tenu de notre "amour" pour les créatures aquatiques en général, relève du masochisme ; mais la santé n'a pas de prix. Commençons par un traitement de choc en suivant l'adage "ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort", avec une spécialité islandaise : le Hákarl. Fraichement rapporté d'Islande par WR, que nous remercions et maudissons au passage, ce met traditionnel est de la viande de requin du Groenland faisandée. Ce requin n'évacue son urine qu'en suant, du coup évitez d'aller à la piscine avec lui. Cette particularité fait que sa chair fraiche a une forte teneur en acide urique et est toxique. Une longue préparation est nécessaire pour la rendre consommable : le requin est notamment enterré 6 mois dans le sol, les chairs putréfiées sont ensuite séchées plusieurs mois. Je sais ça donne envie.