La mer me court sur le haricot
La mer regorge d'êtres tous plus mauvais les uns que les autres : crevettes, poissons divers et avariés, ... des bêtes qui vivent dans l'eau et qui aiment ça ! Pouah ! Au milieu de cet océan peuplé d'animaux immangeables, on trouve les algues. Les algues, ... rien que le mot est moche. Déjà c'est écœurant et en plus c'est méchant : elles tuent d'innocents sangliers par dizaines, qui eux sont bons, sûrement par pure jalousie. Avec mon caractère de cochon, il vaut mieux que je m'en tienne éloigné mais comble de malchance, je dois tester des haricots de mer, le nom vernaculaire des algues Himanthalia elongata. Ces algues sont malheureusement comestibles et se consomment comme des haricots verts, d'où leur nom.
On peut vraiment dire que ce nom n'est pas usurpé au niveau de la forme, si on fait abstraction du côté un peu plat de ces algues comparées à leurs homologues terrestres. La couleur est aussi assez proche : verte, tirant parfois sur le brun. Seule la longueur est sans commune mesure. Un haricot "terrestre" classique mesure dans les 15 - 20cm, bien qu'il existe des variétés plus grandes comme le Goliath. Les Himanthalia elongata atteignent quant à elles aisément les 40cm. Certes ce n'est pas la taille qui compte, mais ça impressionne.
On peut les manger froids, en salade par exemple, ou chauds. L'odeur émanant du pot rappelle la poissonnerie et la mer à marée basse, tout en restant acceptable. La texture est celle des haricots verts. Froids, ils sont assez salés mais on pouvait s'attendre à pire. Le goût rappelle là encore leurs cousins, avec en plus un goût de mer. Ce dernier commence faiblement et paraît alors supportable, puis augmente fortement, finissant alors par rappeler les vieux déchets de crevettes et la poissonnerie, le soir, quand les employés lavent le trottoir souillé au jet d'eau. Devant une telle horreur, j'ai dû recracher, ce qui est vraiment très rare.
Malgré cette désagréable expérience, il fallait les goûter chauds. Mais attention pas simplement réchauffés : cuisinés comme de vrais haricots, avec un peu de lardons ; de quoi atténuer certains traits. Les lardons sont un bon choix, ils couvrent suffisamment le goût de mer pour le rendre supportable même s'ils ne l'annihilent pas totalement. A ma grande surprise, ce mélange se révèle très acceptable. Bien cuisinés, peut être avec un peu d'ail en plus, ils peuvent se substituer aux vrais haricots.
Verdict :
Giraf
Voilà un produit comme je les aime : détestable au premier coup d'œil ou de fourchette, il se révèle, sous les bonnes conditions, suffisamment bon pour me réconcilier un peu avec la mer. Une bonne trouvaille qui mérite un jambon d'argent, un fait exceptionnel pour un produit de la mer.
PS : Pot de 200g (poids net égoutté) de la marque Salorge de Guérande, cadeau de Couet, trouvable en Bretagne.
Si vous ne connaissez par testé la salicorne, une sorte d’algue aussi et assez souvent consommée en condiments, moi j’adore =D
Pourquoi pas, si on arrive à en trouver.
D’après Wikipedia on peut la cuisiner comme des épinards.
Autant je connais pas les « haricots de mer », autant je raffole de la Salicorne fraiche. Et j’ai comme l’impression qu’on en est pas loin là.
encore une fois, les algues c’est bon quand c’est FRAIS, que ça a été péché le matin même! En conserve c’est toujours trop dégueu…