Tirol-i-pimpon sur le chocolat
Nous ne vous avons encore jamais parlé des Tirol, des chocolats qui réussissent l’exploit d’être quasiment toujours mauvais. Et pourtant, on y revient toujours, la faute aux goûts insolites que propose la marque, comme par exemple leur dernière création, des chocolats au goût de croissant, pain au lait et pain au curry. Nous avons goûté les versions patate douce, gâteau à l'ananas, bubble tea et sakura mochi.
Malgré leur nom, les Tirol ne sont pas autrichiens mais japonais. En même temps qui d'autre que les nippons pourrait inventer des chocolats goût pizza ou fromage ? Le nom vient tout de même bien du Tyrol, choisi par le créateur de la compagnie après une visite dans cette région alpine. Tirol propose à la fois du classique, du un peu moins et du franchement étrange : kare pan (pain au curry), papaye citron, pastèque, amazake (boisson peu alcoolisée à base de riz fermenté), popcorn caramel, cheesecake à la fraise, yaourt au lait de coco, yaourt pomme aloé vera, parfait au thé vert, gelée de café, gâteau beurre raisin, chocolat au orange et chocolat au confiture, en (presque) français dans le texte, bleu (fromage), patate douce caramélisée, pancake beurre et sirop d'érable, ... Il y en a pour tout les goûts.
Selon les versions, le chocolat est soit blanc, soit noir ou soit au lait, parfumé ou non et l'intérieur est fourré d'une pâte, d'une gelée ou de petits morceaux croustillants. Le sachet classique, d'une cinquantaine de grammes, contient sept chocolats emballés individuellement. Un choix regrettable pour les éditions proposant deux goûts différents.
L'édition papate douce est justement dans ce cas : deux goûts, deux couleurs, et donc trois de l'un et quatre de l'autre. Il ne s'agit pas de simples chocolats à la patate douce mais de chocolats au Ikinari Dango, une pâtisserie consistant en un mochi (dessert sucré au riz gluant) fourré à la patate douce et à la pâte de haricot rouge, spécialité locale de Kumamoto. Ils sont donc tout naturellement décorés de Kumamon, un petit ours noir mascotte de la préfecture de Kumamoto.
Les deux variétés utilisent un chocolat blanc, parfumé pour l'un à la patate douce classique (le jaune) et à la patate douce violette (beni imo) pour l'autre, et renfermant une pâte gélatineuse. En bouche, le violet fait ressortir principalement du chocolat blanc, un goût terreux, ainsi que, et c'est étrange, un cornet de glace ou des gaufrettes triangulaires pour glace (type Gavottes). Le jaune est peu ou prou le même, avec plus de goût de patate douce et moins le côté gaufrette. Sans être immonde, il ne s'agit pas, et de loin, des meilleurs chocolats au monde, à cause du choix du chocolat blanc ... et de celui d'utiliser de la patate douce qui apporte un désasagréable côté terreux. Très moyen, mais avec un ingrédient aussi spécial pouvait-il en être autrement ?
Autre variété intéressante sur le papier, le Tirol sakura mochi, un mochi rose à la pâte de haricot rouge enroulé dans une feuille de cerisier à fleurs japonais (sakura) légèrement salée. Ces chocolats contiennent de la poudre de feuille de cerisier en fleur. L'emballage nous montre deux versions de ce dessert traditionnel, le style Kanto à gauche, en forme de burrito enroulé et le style Kansai, plus proche d'un mochi classique. Ils sont accompagnés d'un personnage étrangement phallique, serait-ce un ... plug avec des yeux ?
Ces Tirol mélangent du chocolat blanc rosé à une couche fine de chocolat au lait, et l’intérieur reprend l'idée de la gélatine un peu dure. On retrouve au goût ce mix de chocolat, et la recette semble contenir un peu de cerise, alors que les sakura mochi n'en contiennent pas. Aucune trace de sel ou du goût amer des feuilles. Étrangement, ce qui ressort le plus de ce mélange est un goût sans aucun rapport avec le dessert d'origine, puisqu'il rappelle énormément celui du pain d'épices. Ces chocolats ne sont certes pas ressemblants mais leur goût inattendu est presque agréable, malgré un chocolat pas terrible.
On fini par une édition Taïwan mélangeant deux saveurs : gâteau à l'ananas, et bubble tea au lait. L'ananas, vous connaissez, un fruit se retrouvant parfois sans raison au réveil sur les tables de chevet, mais le bubble tea est moins connu. Il s'agit d'un thé aux billes de tapioca, qui se consomme froid ou chaud, et aromatisé à de multiples parfums, dont les saveurs taro et haricot rouge que nous avons testés ici. Le gros intérêt de cette boisson est bien entendu les billes et la sarbacane fournie en guise de paille qui permet de viser les pigeons avec. Ces deux saveurs sont typiques de Taïwan, le bubble tea est originaire de l'île même s'il s'est démocratisé un peu partout ces dernières années et le pineapple cake est un de leur desserts traditionnels typiques.
A peine ouvert, on a plus l'impression d'être tombé sur une édition fromagère que spéciale Taïwan. L'ananas ressemble à un morceau de cheddar, et le bubble tea a un vieux camembert oublié dans un coin. On a vu plus appétissant. Le chocolat utilisé est malheureusement encore du blanc. Cependant l'ananas est presque une bonne surprise, le chocolat se fait oublier devant le puissant ananas et cette fois-ci point de gelée mais des petits morceaux de gâteaux croustillants. Si seulement il ne finissait pas par un goût de plâtre... Le bubble tea quant à lui n'a pas cette chance et retombe dans le cœur gélatineux. Le goût n'est pas vraiment mauvais, en fait il n'y a quasiment pas de goût, à par celui du chocolat blanc et d'une pointe de lait.
Verdict :
Giraf
Gustativement les Tirol n'ont quasiment aucun intérêt, le chocolat est mauvais, les goûts ressemblent rarement à ce qui est annoncé, et pourtant, ... Pourtant j'ai envie d'acheter l'édition boulangerie même si je sais que je vais le regretter. Un simple jambon de bronze, pour ces chocolats, et encore, grâce à la version ananas qui sauve la mise.
Kephy
Les chocolats Tirol sont l'exemple même d'une promesse non tenue... Quoi qu'avec les goûts proposés, ça pouvait promettre d'être mauvais. Contrairement à Giraf, je n'ai plus le courage d'acheter les nouvelles créations de la marque tant ils sont systématiquement mauvais. Le chocolat n'est qu'un prétexte, les goûts en étant toujours éloignés, sans forcément se rapprocher du goût dont cette friandise s'inspire. Sans qu'ils soient fondamentalement mauvais, le fait que je n'ai jamais fini un seul paquet, ne contenant pourtant que 7 chocolats, est un indice suffisant pour leur attribuer un demi jambon de bronze.
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1. Photo par Katorisi sous licence Creative Commons CC BY 3.0.
2. Photo par Y-O, domaine publique.
Figurez-vous que malgré vos critiques impitoyables, j’en ai l’eau à la bouche.
Toutefois, je n’oublie pas que les confiseries asiatiques au caramel ou au chocolat sont hem… en général loin d’être maîtrisées.
Mais bon, si un jour je croise celui au fromage bleu, je me sacrifierai.