Velkomin til Íslands – Partie 3
Baka þig, meðan eldurinn brennur, c'est donc tout juste rentré d'Islande que nous vous proposons un survol de la gastronomie islandaise. Cette sélection fait suite aux parties déjà publiées en 2013 (ici et là) qui présentaient quelques aspects des habitudes alimentaires des habitants : harðfiskur, hákarl, kjötsúpa, svið, kleinur, fjallagrasa, brennivín et autres joyeusetés nordiques.
Pour commencer, cassons un mythe, celui de la banane islandaise. On entend souvent dire que l'Islande est l'un des plus gros producteurs européens de bananes, le genre de savoir insolite pour briller aux soirées Trivial Pursuit. Le climat rude ne se prête guère aux fruits exotiques mais l'agriculture peut compter sur la géothermie. Pourtant de Bónus en Krónan, aucune trace de la fameuse banane viking. Une quête plus ardue que prévu.
Les étals regorgent bien de bananes mais venant du Costa Rica ou d'Equateur (Dole, Chiquita, ...). La plus originale trouvée est une banane péruvienne commerce équitable. Après renseignements pris auprès du chaleureux Nonni, il s'avère que l'Islande ne produit pas bananes. Des expérimentations ont bien été conduites dans les années 40 pour en faire pousser en serres, mais la maturation des fruits était trop longue pour une exploitation commerciale, faute à l'ensoleillement et l’éclairage artificiel. Aujourd'hui il ne reste que quelques plants cultivés par l'université agricole. A défaut de produire, les islandais restent tout de même les plus gros consommateurs de bananes en Europe avec plus de 18kg par an par personne.
L’Islande est connue pour ses moutons, trois fois plus nombreux que ses habitants, pourtant tous les laitages sont produits à partir du lait des vaches, moins visibles mais pourtant bien présentes. Les islandais sont fiers de leur lait et en sont de grands consommateurs, sous toutes ses formes. Le lait, nýmjólk (frais), léttmjólk (allégé) ou undanrenna (écrémé), est savoureux et bon marché. Une aubaine dans un pays où le coût de la vie est élevé. Il se décline aussi en briquette chocolatée, kókómjólk. A chaque teneur en crème sa couleur, mais différente de la France. Ainsi l'entier est bleu et le vert ne désigne pas l’écrémé, violet lui, mais le súrmjólk, du lait caillé. Épais, ce dernier est parfait avec les céréales du petit-déj et existe aromatisé vanille, fraise ou caramel.
Le lait donne aussi le délicieux skyr, sorte de yaourt épais peu calorique, pas cher et bien consistant (précédemment testé ici même). Le skyr fait d'ailleurs fureur à New-York en ce moment où il supplante le yaourt grec. On se demande encore pourquoi aucune marque française ne s'est encore jetée sur le créneau.
Côté fromage, l'Islande importe peu ou pas et se contente de ses quelques 80 variétés. Góðostur, óðalsostur, brauðostur, maribó, derrière ces noms se cachent des fromages proches de grands classiques tels l'emmental, l’édam, le gouda, le camembert, le brie ...
On trouve aussi des fromages au goût type Babybel aromatisés paprika, poivre, jalapeño, ... et des fromages à tartiner insipides mais très bon marché, de différentes saveurs : champignon, tex-mex, jambon, camembert ou encore pizza.
Hormis certains domaines particuliers comme la viande, le fromage ou encore l'eau, l’île importe la plupart de ses besoins,généralement des États-Unis, d'Angleterre ou des pays scandinaves. Les céréales ne font pas exception avec la présence de grandes marques américaines comme Kellogg's ; néanmoins il existe des céréales islandaises, les Byggi. 100% orge islandais (bygg = orge), disponibles en nature, fraise ou cannelle; ces céréales sont de vraies perles. Un dessin digne d'un enfant découvrant Paint, des déguisements à découper pour habiller l'ours et un goût de carton pâte pour une texture du même acabit. Voilà sûrement où passe tout le carton recyclé.
1. Photo par CostaPPPR sous licence Creative Commons CC BY-SA 3.0.
Eau, mouton, cheval, gâteaux, un ou deux autres articles sur l’Islande devraient suivre
Savoureux tout ça ! Je me demande qui peut bien acheter ces céréales, car le visuel écoeure plus qu’il ne donne envie !
Ben … moi … 😀
Sans ce visuel pourri je ne les aurai surement pas achetés. Un mélange de curiosité et de masochisme culinaire.
Bravo pour les céréales, je n’aurais pas su résister (mais quel intérêt d’acheter des Frosties lorsqu’on peut avoir de l’orge islandais?) non plus.
Les articles sont, comme d’habitude, fantastiques.
Merci 🙂